Cheveux crépus, arrêtons le massacre !

Mon nouveau livre, une fiction dans l'esprit du film "Une femme de tête"

« Elle est belle… pour une Noire. »

« Ton nez, ta maman te le nettoyait avec une fourchette ? »

« Tes cheveux, ils sont bizarres. »

« Vous ne pouvez pas venir travailler coiffée comme ça."

« Ah oui, l’odeur des Noirs. »

 

Je ne peux pas dire que j’ai le sentiment d’avoir beaucoup été victime de racisme dans ma vie, ou plutôt, lorsque j'ai ressenti certaines phrases, certaines attitudes comme du racisme à l'égard de ma personne, je n'ai jamais voulu m'accrocher à l'idée d'être une victime du racisme et j'ai continué à avancer, à tracer ma route bon gré mal gré. Mais ces quelques phrases sont restées gravées dans ma mémoire.

 

Arrivée de la Martinique en France hexagonale dans les années 70, alors que j’étais une petite fille, je suis devenue ce que certains qualifient de "négropolitaine". Le cul entre deux chaises, disons-le de façon triviale. Fruit d’une immigration de la France de là-bas vers la France d’ici, une immigration visant à faire venir les Antillais en France afin qu’ils y travaillent. Un bureau avait été créé à cet effet, le Bumidom. Si vous vous demandez pourquoi tant d’Antillais travaillent dans la fonction publique, c’est un peu la faute du Bumidom. Certains ont parlé de génocide de substitution, faisant référence au fait que l'État faisait venir des Antillais en Métropole tandis qu'il envoyait des Métropolitains aux Antilles.

 

https://creoleways.com/2014/09/16/antilles-le-genocide-par-substitution-un-acces-de-fievre-nationaliste-daime-cesaire/

 

https://fr.wikipedia.org/wiki/Bureau_pour_le_d%C3%A9veloppement_des_migrations_dans_les_d%C3%A9partements_d%27outre-mer

 

http://www.une-autre-histoire.org/le-bumidom/

 

Pour en revenir à ma petite histoire, c’est probablement un peu celle de beaucoup de déracinés, finalement, suradaptés et qui resteront toujours dans un entre-deux. Je ne trouve plus cela aussi douloureux que cela a pu m’apparaître il y a longtemps.

 

Je prépare mon nouveau livre et j’y parlerai un peu de tout ça mais pas de façon larmoyante, plutôt avec humour et en l’ancrant dans le 21ème siècle. J’y parlerai d’une jeune fille, Mélina, folle de maquillage, de mode et de ses cheveux, enfin, de ses faux cheveux puisque Mélina est adepte de perruques, tissages et postiches en tous genres. Elle rêve de créer sa chaîne YouTube pour partager son savoir-faire et son Idole et modèle ressemble beaucoup à une certaine Beyoncé.

 

Ce livre sera l’occasion pour moi de parler d’un sujet qui me tient à cœur, l’image de la femme noire, la façon dont elle se voit, la façon dont elle se donne à voir, question futile que l’image mais pas si futile que cela car elle véhicule bien des choses de nos différentes histoires, de nos différentes origines, entre peau éclaircie et cheveux dissimulés, entre surconsommation de cosmétiques (les femmes noires sont les plus grandes consommatrices de cosmétiques au monde) et acceptation de soi.

 

Voilà, je vous ai annoncé le programme.

 

La suite, bientôt.

 

Bonne journée !

 

 

 

 

 


 

 



11/12/2018
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